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Découvrir ImparatoLe nom de Sacha Guitry évoque immédiatement un esprit fulgurant, une langue ciselée et un théâtre où le mot est roi. Mais réduire son œuvre à de simples comédies de boulevard serait passer à côté de la profondeur psychologique qui s'y cache. La Jalousie, créée en 1915, en est l'exemple le plus éclatant : une comédie grinçante, presque un thriller psychologique, qui dissèque avec une précision chirurgicale les ravages d'un sentiment dévorant.
Alors que le grand Michel Fau s'apprête à redonner vie à cette pièce, penchons-nous sur ce qui fait de La Jalousie un défi magnifique et une partition redoutable pour tout comédien.
Le génie de Guitry réside dans sa capacité à créer une tension insoutenable à partir d'un postulat simple : et si la jalousie n'était pas la conséquence d'une trahison, mais sa cause ? La pièce est un huis clos étouffant où chaque personnage défend un enjeu vital.
Albert Blondel (Michel Fau) : Le Jaloux pathologique
Albert n'est pas un simple mari soupçonneux. Il est un homme qui, par peur panique d'être trompé, va construire de toutes pièces la réalité de son propre malheur. Son enjeu est de trouver une preuve, n'importe laquelle, pour apaiser l'angoisse qui le ronge. Mais ce qu'il cherche, ce n'est pas la vérité ; c'est la confirmation de ses pires craintes.
Le challenge pour le comédien : Incarner cette "montagne russe" émotionnelle. Albert passe de la rage froide à la supplication pitoyable, de la logique tordue à l'effondrement total. Le défi est de rendre cette folie crédible et terrifiante, sans jamais tomber dans la caricature du mari colérique. C'est un rôle d'une immense théâtralité, taillé sur mesure pour un acteur comme Michel Fau, capable de manier l'excès et la fragilité.
Marthe Blondel (Gwendoline Hamon) : L'Innocence acculée
Marthe est l'image de la droiture et de l'amour sincère. Son enjeu initial est simple : rassurer son mari, comprendre son mal et préserver leur amour. Mais face au mur de suspicion d'Albert, son objectif se transforme. Poussée à bout, son intégrité bafouée, elle est acculée à la faute.
Le challenge pour la comédienne : La subtilité de la transformation. Gwendoline Hamon devra faire sentir au public ce glissement progressif, de l'incompréhension aimante à la colère froide, jusqu'à l'acte final qui est à la fois une vengeance et une libération tragique. Tout se joue dans le non-dit, dans un regard qui se durcit, dans une patience qui s'effrite.
Marcelin Lézignan (Alexs Moncorge) : Le Catalyseur charmant
Lézignan est l'archétype guitryesque par excellence : l'homme de lettres, le dandy spirituel, le séducteur par nature. Son enjeu est l'amusement, le plaisir, la conquête. Il est l'incarnation parfaite de la menace qu'Albert fantasme, ce qui le rend à la fois innocent et terriblement dangereux.
Le challenge pour le comédien : La virtuosité de la langue. Alexs Moncorge devra livrer les répliques brillantes de Lézignan avec une aisance et une légèreté déconcertantes. Il doit être le charme même, pour que l'on comprenne à la fois pourquoi il pourrait séduire Marthe et pourquoi Albert le déteste si viscéralement.
Madame Buzenay (Geneviève Casile) : La Raison pragmatique
La mère de Marthe représente le bon sens, une forme de sagesse terrienne face à la folie qui s'installe. Son enjeu est de protéger sa fille et de maintenir une façade de normalité. Elle est le point d'ancrage du réel dans une pièce qui bascule dans l'irrationnel.
Le challenge pour la comédienne : Éviter d'être un simple "raisonneur". Un rôle confié à une légende comme Geneviève Casile suggère une profondeur immense. Madame Buzenay doit porter en elle l'expérience de la vie, peut-être de ses propres blessures, et offrir un contrepoint puissant au drame qui se noue, avec une autorité naturelle.
Quant aux autres personnages, incarnés par Fabienne Galula, Alexis Driollet, Joseph Tronc et Léo Marchi, ils sont les rouages essentiels de cette mécanique infernale. Qu'il s'agisse du détective privé burlesque, du valet de chambre témoin ou de la dactylographe, chaque rôle dans une pièce de Guitry est une note indispensable à la symphonie générale, exigeant un sens du rythme et une précision impeccables.
Le rythme avant tout : Le texte de Guitry est une partition musicale. Apprendre ses répliques, c'est comme apprendre une sonate : il y a des tempi, des silences, des accélérations, des crescendos. Le sens naît du rythme. C'est un texte qui ne pardonne pas l'approximation. Outil comme Imparato devient alors un partenaire d'entraînement indispensable pour maîtriser cette musique des mots.
La fausse légèreté : La surface est celle d'une comédie bourgeoise, mais les profondeurs sont d'une violence inouïe. Le plus grand défi est de maintenir cet équilibre : faire sourire avec la forme tout en faisant grincer des dents avec le fond.
Le pouvoir du subconscient : La Jalousie est une pièce sur l'auto-persuasion. Albert se convainc lui-même de l'infidélité de sa femme. Pour un acteur, cela signifie jouer constamment contre le texte : dire une chose tout en pensant et en ressentant son contraire.
À l'heure des réseaux sociaux où la suspicion peut naître d'un simple "like", la mécanique de la jalousie décrite par Guitry est d'une modernité effrayante. La pièce nous interroge sur la nature de la vérité : une vérité objective existe-t-elle, ou ne vivons-nous que dans la perception que nous nous en faisons ?
Albert construit sa propre "fake news" conjugale, s'enfermant dans une bulle de certitudes toxiques. La pièce démontre comment les mots, une fois prononcés, créent une réalité irréversible. Une accusation, même infondée, laisse une cicatrice indélébile.
Jouer La Jalousie aujourd'hui, c'est explorer la fragilité de la confiance, la puissance destructrice de l'imagination et la facilité avec laquelle un être humain peut devenir le bourreau de son propre bonheur.
Pour les comédiens qui auront la chance de s'y frotter, c'est une occasion unique de travailler la langue, la précision psychologique et le jeu sur le fil du rasoir. Un chef-d'œuvre à (re)découvrir, à travailler, et surtout, à jouer.
Alors, prêts à vous frotter à ce monstre sacré ? Avec Imparato pour vous donner la réplique, l'ascension sera peut-être moins vertigineuse.
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